dimanche 23 novembre 2008

Parc national des Alerces

On avait prévu 2 jours de balade en plus dans le parc national des Alerces mais vu les conditions météo, on opte pour un repli stratégique sur Esquel, à 60 kms. La famille y va, ca tombe bien. On est contents d'arriver, il fait pas chaud à l'arrière quand t'es trempé !


Profitons ici et là des jolies criques enherbées et du soleil. On fait bien. Le lendemain, on lève le camp sous la pluie et plus on marche (sur la piste) plus il pleut. Le stop, on y pense pas, les gens nous regardent intrigués et continue leur route. Après 20 kms, une famille s'arrète. On monte à l'arrière du pickup.




Sous ses airs tranquilles, ce canard, qu'on voit pour la première fois, est un tueur ! Paulo s'en approche discrètement et pousse malgré lui une famille d'oies à l'eau. Le canard saute sur l'aubaine et fonce sur les oisillons. Les oies veillent aux grain et repoussent l'assaillant. Tout est bien qui finit bien.




Sur les bords du rio, beaucoup d'oies, des canards, des truites et des libellules. Elles commencent à sortir ici et là. Celle-ci s'est choisie une belle piste de décollage. Il faut juste espérer qu'elle n'ait pas atteri directement dans la gueule d'une truite.







Après une bonne nuit, on va se balader le long du rio Arrayanes. Eaux plus turquoises que jamais et des arrayanes PARTOUT !


Campons au bord du rio. Marguerite notre voisine "s'incruste" au moment du thé ! C'est pas qu'on veuille pas partager mais la théière est un peu petite ! En tout cas, ces vaches, toujours un mystère ! Pas de signe distinctifs, on ne sait pas à qui elles appartiennent ... elles vivent vraiment en liberté.



Heureusement, Dame Nature est là pour nous donner de l'énergie : montagnes, prairies, rios, ...



En 3 heures, 5 voitures et 5 refus. La sixieme, c'est la bonne. A l'interieur du pickup, trois mapuches bien avinés mais heureusement, ils connaissent bien la route ! Longeons avec eux le lago Rivadavia jusqu'a son extremité sud. Là, les mecs nous laissent au milieu de nulle part. Les mollets vont devoir prendre le relais. Le stop ici, faut pas compter dessus. Du coup, 10 kms à pied jusqu'au rio Arrayanes. Longeons pour s'y rendre le lago Verde.
Non seulement la piste fait mal aux pieds (nos chaussures commencent à fatiguer) et en plus ca grimpe !

Après une nuit "chasse aux moustiques" sur le bord du rio, on reprend la route. Cette fois-ci encore, pas le temps de lever le pouce. C'est reparti direction Cholila, Villa Lago Rivadavia à 80 kms de là. Rapidement, l'asphalte laisse place à une piste poussiéreuse et très peu fréquentée. Notre chauffeur du jour est l'architecte de la maison de Florent Pagny. On l'a retrouvé le fuyard !!! Bref. Passons à coté de Cholila où Butch Cassidy et ses complices vinrent se cacher un temps. Florent n'avait plus qu'à suivre, il habite à quelques kms de là !
Notre architecte nous laisse à Villa Lago Rivadavia. Un magnifique village fantome, jugez-en par vous meme, photo ci-dessous !



D'el Bolson, voulons aller marcher quelques jours au lago Puelo, situé à 20 kms au sud. Par pur hasard, on croise Gerardo (lago Guillelmo) en s'y rendant. Il est responsable d'un camping et il nous invite à le visiter à notre retour. Après 15 kms de piste en plein soleil, on arrive enfin. Malheureusement, ca nous plait pas. Chanceux, on arrive à faire du stop jusqu'au camping de Gerardo.
Il nous offre le gite et le couvert, nous on se charge du reste, en l'occurence : du bon vin. Passons une très bonne soirée avec lui et Pancho, un collègue. Incroyables de gentillesse ces argentins !

Parc national Nahuel Huapi

Après 3 jours dans la petite bourgade, on reprend la route toujours plus au sud.

Le lendemain, plus que 10 kms. En peu de temps, on décolle en stop pour El Bolson. On s'installe au camping. Ce soir, c'est asado. A peine le dos tourné, que ce petit alcon (faucon) est déjà en train de nous voler le gras de la viande. Paulo est en colère, c'est ce qu'il préfère !




Après ces deux jours reposants, décidons de rallier le lieu-dit Villegas sur la route d'El Bolson. 20 kms de sentier nous en séparent. On coupe la poire en deux. On fait 10 kms et on s'arrete camper sur les rives du Manso, chez Ruben, un mapuche. Rubben a quelques vaches qui vivent en liberté sur ces terres. Tous les soirs, il pousse de longs cris d'un autre age et les braves betes rappliquent comme par magie.




Déjà vu au lago Nuevo, ce canard plongeur, chasseur de truites, se laisse photographier. Pour dire vrai, c'est comme une star, il faut se planquer pour lui piquer un cliché !



Ici, c'est le printemps, tout repousse. Meme les oisillons ! Chanceux, pouvons observer la petite famille en balade dominicale dans les roseaux.



On décide de rester 2 jours à profiter de l'endroit. Paulo va à la peche pendant que Julie alterne bains dans le lac et bains de soleil. Content de pecher en rivière, Paulo délaisse le lac pour le rio Manso d'où il sort quelques beaux spécimens. Le rio, à l'image du lac qui lui donne naissance est translucide, eaux bleu/vert turquoise.


La piste, d'abord en plein soleil, s'enfonce rapidement dans une épaisse foret de Coihué. Ca rend tout de suite plus agréable les 10 kms manquants. L'endroit est vraiment sauvage. En queue du lac, nait le rio Manso. Très beau rio, large, puissant et on l'espère, poisonneux.



Rendus à la route, à peine le temps de lever le pouce qu'une voiture s'arrête déjà. Gerardo au volant de sa Renault (sans doute de collection en France, tant elle est vieille) descend vers El Bolson à 80 kms de là. Il est vraiment adorable. Il nous dépose à 15 kms du lago Guillelmo, à l'entrée d'une piste qui mène au lago Steffen. Hasta luego Gerardo !



Au petit matin, on s'active pour rejoindre au plus vite la route. La balade commence par une traversée de rivière. Cette fois-ci, impossible de fabriquer un pont, il va falloir enlever les chaussures ! Il aurait pas fallu qu'elle fasse 5 mètres de plus, l'eau nous congèle littéralement les pieds.


Le soir, pour compléter nos 15 kms de ce matin, on fait 5 kms de plus jusqu'aux berges du lago Guillelmo. Passons la première nuit dans un endroit moyennement joli : végétation de transition ... pas sensationnel. Le lendemain par contre, on se rattrape. On longe le lac jusqu'à son extrémité sud et on campe les pieds dans l'eau, c'est le cas de le dire. On s'aménage deux lits dans les graviers. Les vaguelettes viennent mourir à 50 cms de nos tetes. C'est très romantique. A la nuit tombante, on apercoit un vison qui nage à bonne distance des berges. C'est que la bête est d'un naturel farouche.


Une fois en queue du lac, on rejoint la route. Les voitures filent à toute vitesse. C'est pas gagné pour le stop ! En moins d'un quart d'heure, c'est parti. Javier va jusqu'à Villa Mascardi, ca tombe bien, nous aussi. Il va meme plus à l'ouest, jusqu'au lago Hess, à 30 kms de piste de la route principale; où il travaille comme guide de pêche. Il fait l'aller-retour, du coup, on profite de l'aubaine pour visiter l'endroit. Longeons plusieurs lacs et rios magnifiques : lago Mascardi, lago Moscos, lago Hess et au fond, surplombant tout ca, le cerro Tronador.


Passons toute la matinée et une partie de l'aprés-midi à longer le lac; découvrant ici et là de petites criques paradisiaques. Comme d'habitude, on a envie d'aller se baigner et en fait, non ! On va commencer par un bain de pied, on verra le reste plus tard.



Le refuge est construit à coté d'une petite lagune comme posée au milieu d'un cratère. L'endroit est sympa mais le terrain est en pente. Difficile de camper. On redescend vers une cabane construite sous un gros rocher. On passe la soirée avec Eliska, une tchèque rencontrée en chemin.


On longe d'abord le lac puis on décide de monter au refuge du Frey à 1700 mètres. On a prévu d'y camper. Belle balade qui se finit dans 50 cm de neige. Equilibre instable avec les gros sacs, Julie finit sur les fesses, sourire aux lèvres !
On voulait poursuivre le lendemain sur les crêtes mais les fortes chutes de neige rendent les sentiers inaccessibles.
Arrivons à Bariloche sous des trombes d'eau. On se croirait en Bretagne la veille du 15 aout ! Trouvons une petite auberge familiale avec cuisine, sympa. Du coup, on passe deux jours aux fourneaux et on retrouve le confort d'un vrai lit après 3 semaines de camping consécutives.
Et puis, comme toujours, les mollets nous démangent. On remplit nos sacs de 8 jours de rations et on repart pour le lago Guttierez.

Villa la Angostura

Après 3 jours de bonne bouffe, de parrillas et d'averses; on quitte en stop Villa la Angostura pour Bariloche. Sous des trombes d'eau s'il vous plait.


Après la balade, allons profiter des bonnes patisseries et des spécialités locales au chocolat. Le must : la tartelette dulce de leche et chocolat, un régal !




Leurs dégradés de couleurs et leurs branches tortueuses donnent un aspect féérique à la balade. Il se dit ici que ces arbres auraient inspiré Disney pour le film Bambi.



On doit attendre le bout de la presquile pour voir nos premiers arrayanes. L'écorce se desquame comme nos bons vieux bouleaux. La jeune peau est douce comme du velours. Ils se multiplient de proche en proche comme des fraisiers, s'entremelant les uns aux autres.



La forêt en question, se situe sur une presquile qui s'avance d'une quinzaine de kms dans le lac Nahuel Huapi. Petite balade de santé jusqu'à la pointe, sans les sacs pour une fois.

En chemin, beaucoup de fleurs de sous bois et des odeurs de champignon ... mais, mais c'est une morille !


Arrivons en un morceau à Villa la Angostura, juste un peu décoiffés !

On y passe 3 jours, histoire de se reposer un peu. Malheureusement, on ramène le mauvais temps avec nous. On profite d'une éclaircie pour aller se balader au Bosque d'Arrayanes.

mardi 4 novembre 2008

Parc national Nahuel Huapi - Du lac Filo Hua Hum au lac Falkner



Après ce bon week-end, Julio repart vers Junin de los Andes. Nous, on reste une nuit de plus. Le lundi, on lève le camp et le pouce pour Villa La Angostura à 70kms plus au sud. Une voiture, deux voitures, 10 kms à pied, et enfin, un 4X4 qui nous emmène à bon port. Cheveux dans le vent et poussière dans le nez ! Notre chauffeur connait bien la route sensations garanties !



Notre pote a emmené son kayak bi-place; alors, on se fait pas prier pour aller donner deux trois coups de pagaies. Ca donne envie de s'y mettre, c'est reposant. Pour une fois, on fait travailler nos bras, ça change.





Collé au lac Falkner, vous savez quoi ? un autre lac ! Le lac Villarino. On y campe, dans une petite crique sableuse. L'endroit est très beau pour changer.
Le lendemain, à midi, retrouvons Julio. Partons ensemble pour le lac Traful à 80 kms d'ici.


Dans les derniers kms, tombons sur un arbre plein de gales. Ici, elles sont jaunes pétantes et se développent à meme le tronc ou à meme les branches. Contrairement à chez nous, où les insectes préfèrent pondre sous la cuticule des feuilles.


Après une bonne nuit, on repart tranquillement plus que 6 kms. Alors comme le lézard, on prend le temps de se dorer la pilule dans une petite crique après notre pique-nique du midi.
La route n'est plus loin, mission accomplie.


Campons dans les bois, juste de l'autre coté du rio. Paulo part en reconnaissance pour le lendemain. Pendant ce temps-là, Julie fabrique une superbe table en bois d'arbre style neo-trappeur. Parfaite.


C'est Paulo qui s'y colle. Il doit aussi s'improviser constructeur de pont en branches et troncs d'arbres pour pouvoir traverser les nombreux ruisseaux qui nous barrent la route. Petite photo de l'aigle qui nous faisait les poubelles le premier jour. On a eu du mal, mais on l'a retrouvé ! Après 6 heures de marche supplémentaires à 2 kms/h de moyenne, on arrive enfin au rio. Large et puissant. Ultimes efforts de la journée, ultimes troncs d'arbres à mettre en place et on est de l'autre coté. Youpi !


Prenons encore quelques beaux clichés puis peu à peu, on s'enfonce dans une épaisse foret primaire de lenga et de chene patagon. Après, ça devient sportif. Les fortes chutes de neige en hiver font tomber en quantité branches et arbres plusieurs fois centenaires. Du coup, on fait de la rando, de l'escalade et de la recherche d'empreintes. Heureusement pour nous, les animaux empruntent toujours le chemin le plus facile. Il ne nous "reste" plus qu'à les suivre.



Bien qu'on quitte un lac pour en trouver un autre, on ne se lasse pas. Ils sont tous différents, ils ont tous quelque chose de magique. Et surtout, tous une couleur particulière. Longeons tranquillement les abords du lac puis, le petit sentier disparait peu à peu comme par enchantement. Plutot désenchantement.


Collé au lago Nuevo, le lago Falkner. On y arrive par cette petite prairie. Vue sur les montagnes. Les ibis sont au travail, ils fouillent le sol de leur long bec. Et nos amis les teros sont malheureusement là aussi. Et c'est reparti ! Cette fois, on sort les boules quiès. Mais non, c'est pas à ce point là mais presque !


Nuit fraiche. Réveil tranquille sur le bord du lac. Les reflets changent de minute en minute. Prenons le temps d'apprécier le spectacle malgré la longue route qui nous attend aujourd'hui. Devons rallier un rio d'importance qui se jette dans le lago Falkner à plus de 15 kms d'ici. Il nous faudra le traverser coute que coute pour arriver à temps au rendez-vous avec Julio.


En fin d'aprés-midi, arrivons au lago Nuevo. Traversons une petite prairie pleine de fleurs blanches avant d'y arriver. Après, il nous faut trouver un endroit pour camper. Choisissons avec option "vue sur le lac" comme toujours. Paulo va pécher le rio Filo Hua Hum qui prend naissance en queue du lago Nuevo. L'endroit est splendide. Il sort une nouvelle "truite de sa vie", une arc-en-ciel cette fois-ci.

On continue sur notre coline. Tout à coup, un bruit de branche qui craque non loin attire notre attention. On se met en mode"pattes de velours"et apercevons une biche, puis un jeune, puis deux biches, puis une famille entière de cerfs.
Les bêtes regagnent avec toutes les précautions possibles le haut de la coline puis disparaissent sur l'autre versant. La pente est rude, ils tirent tous la langue pendant l'ascension !


Quittons ensuite la plaine et grimpons un peu sur la coline. Du coup, superbe vue sur le rio et sa vallée. Un avant gout de la Nouvelle Calédonie avec les sommets enneigés en plus et les degrès en moins.



Peu après notre petite pause, surprenons ce couple d'oies. Jamais vu encore de semblables. Amis ornithos, à vos bouquins !


Faisons une pause pique-nique au bord du rio. Les eaux sont cristalines, on est chauds pour aller se baigner. On trempe un doigt, puis la main et comme au lac Titicaca, on est vite refroidis. Une fois requinqués, c'est reparti.



Longeons d'abord le lago Filo Hua Hum puis un rio du meme nom pour s'y rendre. En chemin, des lièvres, beaucoup d'oiseaux et aussi de très belles fleurs. Entre autre, des orchidées, des sortes d'anémones, et des fleurs à bulbes.
Une fois le lac derrière nous, suivons le rio qui serpente dans une plaine immense. Malheureusement pour nous, c'est la période où l'éclosion des oeufs des teros (vanneaux locaux) a lieu. Les bêtes nichent au sol et sont du coup, un peu préoccupées quand on arrive à proximité des oeufs ou des petits. Que font-ils ? Ils nous suivent, nous gueulent dessus pour nous éloigner. La première fois, on trouve ça drôle, puis, quand viennent 10 couples au dessus de nos tetes; Ça devient pénible ! Une vraie cacophonie ! On ne s'entend meme plus.

Le lendemain matin, c'est un aigle à bec rouge et blanc qui nous réveille. L'animal dépouille gentiment notre poubelle qui sent le cerf fumé. Et oui, on ne se refuse rien.
On plie le camp et en route pour le lago Nuevo. Un petit lac à 15 kms d'ici.



Du coup, on pique la tente en fin d'aprés-midi et on a le temps de bien profiter de l'endroit, des paysages, des animaux. Les jours à venir risquent d'etre plus sportifs que contemplatifs. On a rendez-vous avec Julio à plus de 40 kms de là, le samedi matin.
Plein de petits faucons comme celui-la se nourissent aux abords du lac. Paulo en surprend un en avancant doucement au pied de l'arbre où il est posé.

Comme la semaine précédente, retrouvons Julio le dimanche pour une parrilla, au lago hermoso cette fois. Bien sympathique et très poissonneux. Paulo sort plusieurs truites en moins d'une demi heure. La plus grosse finira dans l'assiette de Julio.
Le mardi, partons en stop pour le lago Filo Hua Hum à 80 kms de San Martin de los Andes. 3 voitures plus tard, on y est. Les 40 derniers kms se font sur une piste où il ne passe personne. On est vraiment chanceux de tomber sur Nasario qui se rend non loin du lago pour y acheter de la viande. Sinon, c'était 40 kms de piste à pied. Le stop, ça marche bien ici, surtout avec ma belle aventurière !